Il n’y a pas grand chose dans le studio de SuperParka, quelques synthés, une guitare, une cowbell… et une photo de Christophe Lambert au mur. C’est le Christophe Lambert du film « Mortal Kombat », celui avec les cheveux longs et la robe blanche. « Il est tellement en roue libre dans ce film, comme s’il avait compris le sens de la vie, comme s’il avait décidé de n’en avoir absolument plus rien à foutre. On recherche cet état d’esprit en permanence » explique Simon.

SuperParka c’est Paco&Simon. Leur musique flirte avec le hip-hop lofi, la garage house et le RnB, influencée entre autres par Pharrell période Neptunes, Jai Paul, Danger Mouse. Anciens membres de feu WE ARE MATCH, ils lancent SuperParka fin 2017 avec le missile pop/rnb « GIRL », encensé par Miguel, suivi en 2018 par une première mixtape intitulée « Sushi Boubou #1 ». On y retrouve notamment le titre « skip », qui leur permet de montrer un visage plus nocturne, parlant d’amitiés révolues.

Ils reviennent maintenant avec une nouvelle mixtape, logiquement intitulée « Sushi Boubou #2 ». Plus uptempo, ils incorporent ici des influences dance et french touch à leur son. « C’est quasiment le seul truc qu’on ait légalement le droit de faire en tant que français » s’en amusent-ils. Entre un hommage à une chanson oubliée de la légende de la soul psychédélique Shuggie Otis (« Special »), une ballade crépusculaire en Kawasaki Ninja Motorbike (« You »), des expérimentations lumineuses (« Sunnnn », « Ultraviolence ») et des démonstrations de force (« Kawabunga! », « Corridor »), on entend des bongos, des lasers, les filtres de Daft Punk, les flangers de Tame Impala et même des samples de Tony Hawk’s Pro Skater 3. Dans l’époque parfois bien étrange dans laquelle nous vivons, SuperParka nous offre ici un îlot de bienveillance, une invitation à surfer sur le monde.

Hyperactifs, ils érigent le DIY comme une religion, ils produisent eux-mêmes leurs sons et les visuels qui les accompagnent. « Lorsqu’on n’arrive pas à expliquer ce qu’on a dans la tête, on essaye d’abord de le faire nous-mêmes. » S’il est effectivement difficile de comprendre ce qui leur passe par la tête, il est facile de voir que le résultat est super cool.